Alpha-1, qu’est-ce que c’est ?
Le déficit en alpha-1 antitrypsine est une condition héréditaire : le foie produit une antitrypsine anormale avec des molécules de tailles et de caractéristiques différentes. L’antitrypsine malformé est retenu dans les cellules du foie et s’accumule, perturbe son bon fonctionnement et peut amener une fibrose du foie. Le manque d’antitrypsine dans le sang diminue une protection des poumons, les empêchant de se nettoyer normalement, notamment chez les sujets qui sont exposés à des irritants inhalés, comme la fumée de cigarette. Les poumons en souffrent et diminuent en densité (emphysème). En cas de manque grave d’antitrypsine même les non-fumeur peuvent développer de l’emphysème (BPCO). Environ 90% des personnes ‘Alpha’ ne sont pas connues, car la maladie est problématiquement sous-diagnostiquée. Un petit nombre de personnes sont identifiées dans l’enfance en raison d’anomalies du foie détectées.
Qu’est-ce que l’alpha-1 antitrypsine ?
L’alpha-1-antitrypsine (l’AAT) est une protéine secrétée par le foie. Elle peut freiner des enzymes, comme l’élastase des neutrophiles et des protéases. Ces enzymes visent à tuer les bactéries mais peuvent également endommager le tissu pulmonaire si elles ne sont pas adéquatement contrôlées.
Le taux bas d’alpha-1 antitrypsine ne freine plus les protéases, enzymes qui peuvent causer des lésions aux poumons, ce qui entraîne un emphysème. L’emphysème est souvent observé chez les fumeurs, chez les non-fumeurs, l’emphysème peut être causé par un déficit en alpha-1 antitrypsine.
Chez les personnes qui n’ont jamais fumé, les symptômes ont tendance à être plus modérés.
Alpha-1 et les poumons
Du fait des taux bas d’alpha-1 antitrypsine, les protéases peuvent causer des lésions aux poumons, ce qui entraîne un emphysème. L’emphysème est souvent observé chez les fumeurs. Chez les non-fumeurs, il peut être causé par un déficit en alpha-1 antitrypsine. Les adultes développent souvent de l’emphysème, accompagné d’un essoufflement qui empire progressivement, de difficultés à respirer, d’une toux et d’un sifflement. L’emphysème se développe rarement avant l’âge de 25 ans. Il se développe plus tôt et est plus sévère chez les fumeurs que chez les non-fumeurs.
La gravité des symptômes varie en fonction de la forme du déficit, des autres troubles présentés par la personne, de l’exposition environnementale à des irritants pulmonaires, et d’autres facteurs. Chez les personnes qui n’ont jamais fumé, les symptômes ont tendance à être modérés.
Alpha-1 et le foie
Etant donné que l’alpha-1-antitrypsine anormale peut s’accumuler dans le foie, le bon fonctionnement des cellules est perturbé, entraînant ultimement une fibrose ou même une cirrhose du foie.
Un déficit en alpha-1 antitrypsine est soupçonné dans les cas suivants :
- Chez les nourrissons atteint d’une jaunisse (provoquée par l’obstruction des cellules hépatiques)
- Chez les fumeurs qui développent un emphysème avant 45 ans
- Chez les non-fumeurs qui développent un emphysème, à tout âge
- Chez les personnes présentant un trouble hépatique inexpliqué
- Chez les personnes qui développent une panniculite (infection de la peau)
- Chez les personnes ayant des antécédents familiaux d’emphysème ou de cirrhose inexpliqués
- Chez les personnes ayant des antécédents familiaux de déficit en alpha-1 antitrypsine
- Le déficit étant héréditaire, les médecins demandent en général si des membres de la famille ont eu un emphysème ou une cirrhose sans cause identifiée.
Généralement les médecins procèdent aussi à des analyses de sang pour mesurer la concentration en alpha-1 antitrypsine (taux sérique). Le déficit est aussi confirmé par un test génétique, qui peut déterminer la composition génétique.
L’AAT touche environ 1 personne sur 2 500 d’origine européenne. En Belgique, environ 2 500 personnes ont la condition génétique la plus grave (homozygote ZZ). Le déficit en alpha-1-antitrypsine a été décrit pour la première fois dans les années 1960.
Origine d’alpha-1-antitrypsine
La mutation ‘Z’, origine de la prédisposition pour les symptômes de la déficience en antitrypsine, date environ de 66 générations (soit +/- 2 000 ans) et a eu lieu dans le Nord de l’Europe. Les Vikings, originaires de la Scandinavie, ont vécu en Europe entre 600 et 1070 après J.-C. Ils souffraient d’une infestation de vers et la nature a trouvé une solution : une modification d’un gène. On dit que les Vikings ont développé une forme génétiquement modifiée d’alpha-1-antitrypsine, qui s’est attachée à des anticorps du système immunitaire pour combattre ces vers parasites.
Ce qui permettait alors aux Vikings de survivre signifie aujourd’hui une prédisposition à l’emphysème pulmonaire et aux lésions hépatiques. Le déficit en alpha-1-antitrypsine pourrait donc bien être un héritage des Vikings, qui ont peuplé La Grande Bretagne, la Normandie et des parts conséquentes des pays méditerranéennes pendant le Moyen Age.